"IN CONVERSATION WITH"
Author: DARIUS WESNER ESTEVENSON
In our interview series "In Conversation With“, we will briefly present the authors of the leading articles. We want to give our readers the opportunity to read the leading article from a different point of view.
This week we are happy to announce that an author decided to publish a second article. Therefore, his Introductory interview has been adapted.
You, dear Reader, can read Darius Wesner Estevenson’s first interview here: “
In Conversation With“
and Darius Wesner Estevenson‘s first article can be found here by members of our forum:
A critique of: Civilization and Its Discontents This week we are very glad to welcome
Darius Wesner Estevenson from Case-Pilote, Martinique:
Born on 09/25/1975 in Port-au-Prince, HAITI
Married, 3 children.
Diplomas
2013-2012: Master 2 in psychoanalysis. University of Paris 8.
2012-2011: Master 2 in Humanities / Philosophy and Critique of Contemporary Culture. University of Paris 8.
2006-2005: Master of French as a Foreign Language. University of the French West Indies and Guiana.
2003-1999: Modern Letters degree at the Higher School of Port-au-Prince.
Psychoanalysis, since Freud, has always been a critique of civilization, of the human sciences. Against this backdrop, Lacan criticizes the laws of monetary exchange, which is the basis of the capitalist economy. Because I am against the savagery of this capitalist system, this quote solicited my attention:
1) Take the stupidest of stories, that of the gentleman who, in a bakery, claims to have nothing to pay - He reaches out his hand and asks for a cake, he takes the cake and asks for a glass of liquor, he drinks it, they ask him to pay for the glass of liquor and he says - I gave you a cake instead. – But that cake, you did not pay for either - But I did not eat it. There is the exchange. But how did it start, the exchange? It took a moment for something to enter the circle of exchange. It was therefore necessary that the exchange be established. That means - in the end - we are still paying for the small glass of liquor with a cake we did not pay.
(Le séminaire livre II, Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, Seuil, 1978, p. 273)Moreover, in “The Seminar Book III” Lacan attributes the potential for madness to all, including analysts. I consider the author very subversive. He radically questions both the psychoanalytical and psychological approaches to madness. Here is the illustrative excerpt:
2) Do we, as psychoanalysts, not know that the normal subject is essentially someone who is capable of not taking his inner voice seriously? Observe in normal subjects, and therefore in yourself, the number of things important in your job that you do not take seriously. This is perhaps nothing more than the first difference between you and the insane. And that´s why the insane embodies for many, without even saying it, the result of taking things seriously.
(Le séminaire Livre III, Les psychoses, Seuil, 1981, p. 140)Finally, a quote that is in a way a criticism of Simone de Beauvoir´s “The Second Sex” caught my attention. It deals with the complexity of the consequences of the Oedipus complex on becoming a women and the mystery of femininity. It seems that the hysterical symptom is not a matter of becoming a woman, but of the mystery of femininity on a symbolic level. Neither man nor woman can answer the question posed by this mystery of femininity. However, we can assume that the hysterical symptom is a metonymy or a displacement of this question. In this context, the following quote by Lacan is fitting:
3) If there are far more hysterical women than hysterical men – known from clinical experience - it is because the path of the symbolic realization of women is more complicated. Becoming a woman and wondering about a woman are two fundamentally different things. I would even say that the questioning is the opposite of becoming one.
(Le séminaire III, Les psychoses, Seuil, 1981, p. 200.)Darius Wesner EstevensonNé le 25/09/1975 à Port-au-prince, HAÏTI
Marié, 3 enfants.
Diplômes
2013-2012: Master 2 en psychanalyse. Université de Paris 8.
2012-2011: Master 2 en Sciences Humaines/ Philosophie et Critique Contemporaine de la Culture. Université de Paris 8.
2006-2005: Maîtrise en Français Langue Étrangère. Université des Antilles et de la Guyane.
2003-1999: Diplôme en Lettres Modernes à l´École Normale Supérieure de Port-au-Prince.
La psychanalyse, depuis Freud, a été toujours une critique de la civilisation, des sciences humaines. Dans cette perspective, Lacan critique la lois de l´échange monétaire, qui est la base de l´économie capitaliste. Parce que je suis contre la sauvagerie de ce système capitaliste, cette citation sollicite mon attention :
1) Prenez la plus idiote des histoires, celle du monsieur qui, dans une boulangerie, prétend n´avoir rien à payer – il a tendu la main et demandé un gâteau, il rend le gâteau et demande un verre de liqueur, il le boit, on lui demande de payer le verre de liqueur et il dit – J´ai donné un gâteau à la place. - Mais ce gâteau, vous ne l´avez pas payé non plus – Mais je ne l´ai pas mangé. Il y a l´échange. Mais comment a-t-il pu commencer, l´échange ? Il a fallu qu´à un moment quelque chose entre dans le cercle de l´échange. Il fallait donc que l´échange soit établi. C´est-à-dire qu´en fin de compte, on en est toujours à payer le petit verre de liqueur avec un gâteau qu´on n´a pas payé.
(Le séminaire livre II, Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, Seuil, 1978, p. 273)Par ailleurs, dans Le séminaire livre III, Lacan attribue la possibilité de la folie à tous, y compris les analystes. J´estime que l´auteur est très subversif et qu´il annonce une mise en question radicale de l´approche psychanalytique voire psychologique de la folie. Voici l´extrait illustratif :
2) Ne savons-nous pas, psychanalystes, que le sujet normal est essentiellement quelqu´un qui se met dans la position de ne pas prendre au sérieux la plus grande part de son discours intérieur ? Observez bien chez les sujets normaux, et par conséquent chez vous-mêmes, le nombre de choses dont c´est vraiment votre occupation fondamentale que de ne pas les prendre au sérieux. Ce n´est peut-être rien d´autre que la première différence entre vous et l´aliéné. Et c´est pourquoi l´aliéné incarne pour beaucoup, sans même qu´il se le dise, là où ça nous conduirait si nous commençons à prendre les choses au sérieux.
(Le séminaire Livre III, Les psychoses, Seuil, 1981, p. 140)Enfin, j´ai été attiré par une citation qui est en quelques sortes une critique du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir. Elle pose la complexité des conséquences du complexe d´Œdipe sur le devenir femme et le mystère de la féminité. Il paraît que le symptôme hystérique ne relève pas du devenir femme mais du mystère de la féminité au niveau symbolique. Et l´homme et la femme n´ont pas de réponse à la question que pose ce mystère de la féminité. Toute fois, nous pouvons affirmer dans une grande mesure que le symptôme hystérique est une métonymie ou un déplacement de cette question. Nous citons Lacan dans cette perspective :
3) S´il y a beaucoup plus d´hystériques-femmes que d´hystériques-hommes – c´est un fait d´expérience clinique -, c´est parce que le chemin de la réalisation symbolique de la femme est plus compliqué. Devenir une femme et s´interroger sur ce qu´est une femme sont deux choses essentiellement différentes. Je dirais même plus – c´est parce qu´on ne le devient pas qu´on s´interroge, et jusqu´à un certain point, s´interroger est le contraire de devenir.
(Le séminaire III, Les psychoses, Seuil, 1981, p. 200.)
Thank you very much for this introduction, we are already looking forward to your leading article!